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D I A P O G R A P H I E

2011


La table est simple, à bonne hauteur pour l’oeil amené à découvrir le plateau de feuilles. Les deux cent vingt feuilles ont été séchées, découpées au format 24/36 des films argentiques classiques. Elles sont conservées sous caches de diapositives, avec lesquelles on peut d'abord les confondre, avant de découvrir la subtilité des couleurs, la transparence des limbes, la finesse des nervures et des reliefs orfévrés qu’aucun travail photographique, même de haute précision, ne saurait restituer.

Bien qu’il s’agisse de vraies feuilles et non de photographies, le propos n’est pas de conserver des espèces recueillies tel jour, à telle heure, à tel endroit, mais de restituer la fascination exercée par l’organisation unique et complexe de feuilles mortes ramassées au hasard de promenades.

Les feuilles bien rangées reposent sur un moniteur diffusant une vidéo en boucle, sorte de partition luminocinétique qui permet l’orchestration du plan de feuilles. Elles sont balayées par une colonne de lumière à la façon d’un scanner, avant d’être éclairées l’une après l’autre, dans le désordre comme une façade d’immeuble le soir, mais en suivant le tempo d’un rythme cardiaque.

Ceci n’est pas un herbier, mais le produit du geste premier de la collecte et d’une rêverie sur la fragilité et le temps du végétal, élargie à la pensée de la vie organique dans une mise en lumière renvoyant à l’humain. De la nature à l’art et de l’art à l’homme, ...

G.B.





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